Sa programmation nous offre cette fois-ci la chance de voir un film consacré au twist.
Je reprends ci-dessous la présentation de la soirée du 7 mai prochain, enrichie d'une vidéo et d'illustrations que j'ai trouvées sur le web.
La Cinémathèque de la danse présente le film Twist, de Ron Mann, (1993), à la Cinémathèque Française, 51 rue de Bercy, Paris 12ème, salle Franju, à 20h, le lundi 7 mai 2012 à 20h.
En complément de programme : les Nicholas Brothers, princes des claquettes.
Twist est un film très joyeux et très documenté qui donne des informations très vivantes. On voit sur une courte pérode, de 1950 à 1960, le twist naître dans la foulée des danses noires, Lindy hop, bop. Au Savoy de Harlem, en 1953, les danseurs de claquettes se mettent à caresser le sol, les danseurs de Jitterburg se déhanchent de plus en plus avec fluidité, les pas glissés apparaissent. Bill Robinson développe les claquettes silencieuses en jetant du sable sur le sol. Et le mouvement rythmth’n’blues se divise en deux danses et donne le rock, heurté avec Presley, et le twist ondulant. Le Hula hoop, né en 1958, n’effectue-t-il pas le lien entre les danses noires ralenties et le twist ?
Avec le twist une jambe caresse le sol et une autre se plie et se déplie, s’élevant, redescendant. Le corps chaloupe, se tortille. Les adolescent noirs et blancs commencent à se mélanger dans les dancing. Le twist est née d’un chanson de rythmth’n blues de Hank Ballard. C’est une onde sur une voix rauque. L’onde vola de la voix aux corps adolescents.
Le twist, à la différence des danses de salon, est lancé par la télévision. (American Bandstand, dont le présentateur vient de décéder, et Age tendre et têtes de bois.) C’est une danse télévisuelle. Souplesse et détente de cette danse représentent une force de diffusion dans la société.
Le twist est au est au coeur des choses : le twist se propage rapidement dans le société en même temps que les familles française s’équipent de frigidaire, de four électrique, de télévision.
Le twist et ce courant électro-ménager vont de pair. On l’oublie, mais la naissance de la société consommation, au début des années soixante, a été un élan vital. Une certain bonheur de vivre. A la fois du côté des adolescents et du côté des parents. Bonjour liberté ! : libération du corps des adolescents avec la diffusion fluide du twist, (“le twist est une révolution adolescente” dit Johnny Blavat, danseur Dj), début de la libération des femmes avec le gain de temps que représente les robots ménagers (la ménagère le sera de moins en moins).
Un art naquit de ce mouvement de danse et d’appareillage qui traversa la société : le pop art qui intensifia la lumière d’une époque. Twist, télévision, machine à laver, pop art donnèrent du corps à la société. En 1964 Marshall Mcluhan écrit Pour comprendre les médias et apparaît dans Manhattan le film de Woody Allen. Toutes les plus grandes danses naissent d’une détente.
Démocratie des corps adolescents, blancs et noirs, et début de la démocratie des femmes. Dès 69, elles commencent, en nombre à intégrer la société et y travailler. La figure de la ménagère disparaît.
“Même si on ne savait pas danser, le rythme du twist était tellement contagieux que cela marchait” Blavat qui souligne la fantaisie de cette danse ondulante et fluide : “le twist, c’est comme si tu sortais de la douche et que tu te séchais le dos en te tortillant “ .
Twist, 1993, 35mm, 1h20, couleur, de Ron Mann, conseiller artistique Sally Sommer, avec Chubby Checker, Hank Ballard, The Parkettes, Dee Dee Sharp, Gladys Horton.
Ron Mann raconte la véritable histoire du twist, inventé par Hank Ballard, repris par Chubby Checker, qui devint la danse de ralliement de tout une génération aux Etats-Unis et en France.
Et aussi en RDA ...
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